« HANNAH ARENDT Exil Atlantique » de Avner Camus PEREZ

Interprètes : Théodora CARLA, Stefo LINARD

auteur et metteur en scène : Avner Camus PEREZ

Thy Théâtre   du 8 au 31 juillet

à 13h durée : 1h20

 

 

Lisbonne, janvier 1941: des réfugiés illustres et anonymes arrivent de toute l’Europe en guerre sur les bords du Tage. Parmi eux: Hannah Arendt, philosophe, intellectuelle juive allemande, grand esprit du siècle. Elle vient de s’enfuir du camp de Gurs en France. Trois mois d’exil au Portugal avant d’embarquer pour les Etats-Unis. Une création qui articule résolument le théâtral, le musical et le textuel.

                                                        

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Pourquoi choisir de parler d’Arendt à travers son exil à Lisbonne ?

Avner Camus PEREZ :

La situation est réelle. Hannah Arendt a vraiment passé trois mois à Lisbonne, au début de l’année 41. Mais son dialogue avec ce journaliste portugais est fictif. J’ai monté le projet d’écriture de cette pièce alors que j’étais enseignant à Lisbonne. J’enseignais la pensée d’Arendt et j’ai cherché des renseignements sur son séjour dans cette ville. Trouvant très peu d’éléments, je me suis dit que la meilleure façon de raconter cet épisode de sa vie était d’élaborer une fiction. Cela m’a permis de la montrer dans une position visionnaire et prophétique de ce qui va alors se passer, notamment concernant les camps de la mort, et de montrer son courage, sa liberté, et le souci qu’elle avait des autres réfugiés. Tous les concepts de son œuvre sont là, mais introduits de la manière la moins didactique possible : il est très difficile d’installer la pensée sur scène. Il s’agit de la troisième version de cette pièce, d’ailleurs publiée à l’Harmattan pour Avignon. La première version comptait sept personnages, mais cette nouvelle création, épurée, se concentre sur le face-à-face entre Arendt et le journaliste : cela permet de mieux rendre compte de son itinéraire et de sa pensée. C’est aussi un hommage à Lisbonne, où les Portugais ont accueilli de nombreux réfugiés avant leur départ pour l’Amérique.                                                                                

Propos recueillis par Catherine Robert